et si marie antoinette...

et si marie antoinette...

Aspect de la dauphine à son arrivée en France ?

 

 

A une femme ? A une petite fille ? Grande ? Mince ? Belle ? Quelle était donc l'allure de Marie Antoinette lorsque, à quatorze ans, elle a quitté l'Autriche pour la France ?

 

Honnêtement assez difficile à dire. Toutes les descriptions ne s'accordent pas sur la taille et l'aspect physique de la jeune dauphine :

 

Jean Louis Soulavie, Mémoires du règne de Louis XVI (in Catriona SETH, Marie Antoinette, Anthologie et dictionnaire, Laffont, 2006, p. 272):

La jeune dauphine avait une figure angélique : la blancheur de son teint était éclatante ; ses couleurs étaient vives et solides ; ses traits étaient réguliers, sa taille svelte, mais ses yeux étaient sujets à des fluxions, quoique beaux et agréables. Elle avait la lippe autrichienne. Elle était caressante, enjouée, attentive à plaire, et bien instruite par sa mère de ce qu'elle avait à faire pour être aimée de la Cour, si elle avait voulu suivre ses leçons.

 

 

Marie Louise d'Oberkirch (ibid., pp 338-339) :

Madame la Dauphine était, à cette époque, grande et bien faite, quoique un peu mince. Elle n'a que très peu changé depuis ; c'est toujours ce même visage allongé et régulier, ce nez aquilin bien que pointu du bout, ce front haut, ces yeux bleus et vifs. Sa bouche, très petite, semblait déjà légèrement dédaigneuse. Elle avait la lèvre autrichienne plus prononcée qu'aucun de ceux de son illustre maison. Rien ne peut donner une idée de l'éclat de son teint, mêlé, bien à la lettre, de lis et de roses. Ses cheveux, d'un blond cendré, n'avaient alors qu'un petit oeil de poudre. Son port de tête, la majesté de sa taille, l'élégance et la grâce de toute sa personne, étaient ce qu'ils sont aujourd'hui. Tout en elle respirait la grandeur de sa race, la douceur et la noblesse de son âme : elle appelait les coeurs.

 

 

A quoi ressemblait-elle à son arrivée en France ?

 par Joseph Ducreux en 1769

 

Bien sûr, en regardant ce portrait sublime, on a envie de croire Madame d'Oberkirch... Mais peut-être ne pouvons-nous nous montrer trop aveugles, car des divergences existent.

 

Selon l'analyse de Simone Bertière (Marie Antoinette, Poche, 2002, p. 34 sqq), la petite archiduchesse est bien loin d'avoir achevé sa croissance. Elle est très petite et menue, dit une Anglaise de passage, la duchesse de Northumberland, je ne lui aurais pas donné plus de douze ans.

 

Quant au grand père récipiendaire, Louis XV, il constate : je suis fâché qu'Antoinette soit trop grosse à son âge.

 

Dissonances, donc, sur la taille et la corpulence de la jeune fille.

 

Un point me semble déterminant : le témoignage de l'Anglaise de passage est libre de toute flagornerie. De plus, une remarque de Marie Thérèse vient le confirmer : à force de monter à cheval, mettra-t-elle sa fille en garde, votre taille paraîtra encore plus. Quant à son frère Joseph, il avait coutume de plaisanter : plate comme ma soeur Antoinette !

 

Plus tard, Marie Antoinette elle-même annoncera triomphalement à sa mère qu'elle grandit, prouvant ainsi qu'elle n'avait en effet pas terminé sa croissance. L'information est relayée par Mercy. Une autre constatation donne raison à Simone Bertière : à 14 ans, Marie Antoinette vient à peine d'avoir ses premières règles, qui n'ont plus reparu, son cycle menstruel n'étant pas encore fixé. C'est une petite fille dont la gorge doit encore s'arrondir et le tour de taille s'affiner.

 

Il semblerait donc qu'il faille plutôt imaginer notre Dauphine à sa remise comme ça :

 

A quoi ressemblait-elle à son arrivée en France ?par Joseph Krantzinger en 1770

 



31/12/2013
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