et si marie antoinette...

article précédent: https://milleetuneantoinette.blog4ever.com/que-penser-du-marie-antoinette-de-sofia-coppola

Il va sans dire qu'une grande passionnée de Marie Antoinette comme moi ne pouvait pas se contenter de ce sentiment brut. Et voici ce que donne la dissection.

D'abord, les erreurs historiques sont inadmissibles, et je pèse mes mots. Admettons comme volonté affirmée la scène qui fait coucher la reine de France avec Fersen comme la dernière des gourgandines, dans une atmosphère évoquant davantage la Goulue de Lautrec que les alcôves du XVIIIe. Ce n'est pas une bourde, c'est un trait de génie, ça va, c'est bon, j'ai compris.

Mais que dire de Provence père? Sinon qu'il s'agit là d'une méconnaissance de l'Histoire de France qui confine au mépris? Provence très épris de sa femme, les trois tantes qui ne sont plus que deux, le délicat Louis XV qui marche comme un cowboy et la très raffinée Madame Du Barry qui rote à table? Où sommes-nous? Partout sauf à Versailles...

Car, oui, nous sommes vraisemblablement de plein pied dans le terreau américain: la source d'inspiration principale de l'auteur est le très hollywoodien Marie Antoinette de Van Dyke et ce que Sofia Coppola nous raconte, c'est sa propre vie, avec ses exagérations, ses déboires, ses ennuis, ses futilités et ses obsessions. Les mêmes tragédies de pauvre petite fille riche que celles qui faisaient déjà pleurer la fille de Francis Ford en 1989 dans Life Without Zoë.

La reine Marie Antoinette n'est qu'un prétexte, la réalisatrice boucle sa trilogie sur les affres de l'adolescence américaine. 

Ok, c'est son point de vue, et elle y a parfaitement droit. Mais pourquoi, alors, ne pas avoir intitulé son film autrement?