et si marie antoinette...

et si marie antoinette...

François Etienne, son père

 

 

Voilà bien quelqu’un qui m’est très sympathique! Ses traits de caractère inspirent en effet une affection sans mélange : bienveillance, goût des arts, amour des animaux… Marie Antoinette lui était très attachée. Il faut dire qu’elle lui ressemblait beaucoup, aussi…

 

 

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Fils de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar, et d’Élisabeth Charlotte d'Orléans, François Etienne est né le 8 décembre 1708 à Nancy. Sous le nom de François III, il sera duc de Lorraine et de Bar. Mais les problèmes de succession en Pologne lui enlèvent ses territoires, qui reviennent à la France. François Etienne obtiendra en compensation le grand-duché de Toscane.

 

Selon l’usage de l’époque, le jeune homme a fait le tour de l’Europe pour parfaire son éducation. C’est lors de ce voyage qu’il a été initié en Franc-Maçonnerie. Il a également séjourné à Vienne, à la cour de Charles VI, l’ami d’enfance de son père, qui a prévu de le marier à sa fille aînée, déjà éperdument amoureuse de lui.

 

Le 12 février 1736, François Etienne épouse donc l’archiduchesse Marie Thérèse, s’engageant ainsi dans une des unions les plus fécondes et les plus heureuses de ce siècle, voire même de l’Histoire.

 

 

Marie Thérèse à douze ans, par Andreas Möller, vers 1729

http://www.habsburg.net/fr/histoire-et-culture/epoques/de-marie-therese-a-la-fin-du-saint-empire/habsbourg-autriche-lautriche-anterieure/

 

 

Ensemble, ils vont fonder la maison Habsbourg-Lorraine, avoir 16 enfants, développer les châteaux de Laxenburg, de Schönbrunn, y rassembler plantes et animaux... et faire vivre à l'empire autrichien une période particulièrement prospère et riche sur plan de la culture et des arts.

 

Mais revenons à la chronologie: en 1740, la mort de Charles VI donne lieu à une guerre de succession dont nous parlerons plus abondamment dans le chapitre consacré à Madame Mère elle-même. Ce n’est qu’en 1745 que François Etienne est élu empereur et, bien que ce soit lui qui porte officiellement le titre, c’est plutôt sa femme qui gouverne.

 

Pendant ce temps, François Etienne s’adonne à ses passions, les arts, les fêtes, la chasse, le cheval, les sciences naturelles, les idéaux maçonniques… et les transactions économiques. Très doué pour la finance et excellent administrateur, il fera en effet prospérer la fortune des Habsbourg-Lorraine.

 


 François Etienne entouré de ses conseillers en sciences naturelles, par Franz Messmer et Jakob Kohl  

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Kaiserbild_Naturhistorisches_Museum_cutted.jpg

 

La reine s’entretenait avec plaisir des premières années de sa jeunesse, nous rapporte Madame Campan. Son père, l’empereur François, avait fait une profonde impression sur son cœur ; elle le perdit qu’elle avait à peine sept ans. Une de ces circonstances qui se gravent fortement dans la mémoire des enfans, lui rappelait souvent ses dernières caresses. L’empereur partit pour Inspruck ; il était déjà sorti de son palais, lorsqu’il donna l’ordre à un gentilhomme d’aller prendre l’archiduchesse Marie-Antoinette et de l’apporter à sa voiture. Quand elle fut arrivée, il tendit les bras pour la recevoir, et dit après l’avoir pressée contre son cœur « J’avais besoin d’embrasser encore cet enfant. » L’empereur mourut subitement pendant ce voyage, et ne revit jamais sa fille chérie.

 

Le 18 août 1765 en fin d’après-midi, en effet, l’empereur, qui a passé une mauvaise nuit, veut rentrer se reposer après avoir assisté à une pièce de théâtre. Il tombera dès les premières marches de l’escalier, victime du malaise qui va l’emporter.

 

Marie Thérèse est anéantie. Sa camériste raconte qu’incapable de verser des larmes, elle fut prise d’un sanglot irrépressible qui dura toute la nuit, au point de remplir son entourage de la plus vive inquiétude pour sa santé et sa vie.

 

L’épouse déchirée écrira à l'un de leurs enfants, Maria Josepha : Tu perds un père incomparable, et moi un époux, un ami, le seul objet de mon amour. Depuis quarante-deux ans, nos cœurs, nos sentiments n’avaient qu’un seul et même but ; nous avons été élevés ensemble ; toute mon infortune depuis vingt-cinq ans ne me paraissait supportable que parce que je l’avais pour soutien.

 

Une partie de son âme s’en est allée avec ce mari adoré. Elle ne quittera plus ses vêtements de veuve. C’est ainsi qu’elle est représentée en médaillon dans la chambre à coucher de la reine à Versailles.

 

 

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Marie-Thérèse en veuve, par Michel-Henri Cozette le fils, d'après Ducreux



15/02/2014
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