et si marie antoinette...

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Langlois, maître de clavecin de Marie Antoinette

 

Je suis très attaché à tous ces gens qui ont croisé la vie de ma reine, et dont l'Histoire n'a pas vraiment retenu les noms. Heureusement, avec la banque de données gigantesque du net actuel, je suis parfois amenée à les découvrir au détour d'un clic.

 

Ainsi de cet homme dont je n'avais jamais entendu parler et qui a croisé mon regard au hasard d'une recherche. 

 

Je vous le présente: Monsieur Honoré François Marie Langlé, dit Langlois.

 

 


portrait par Madame Vigée Lebrun

http://maria-antonia.justgoo.com/t5226-langlois-maitre-de-clavecin-de-marie-antoinette#313187

 

 

Honoré François Marie Langlé est né le 23 mars 1741 à Monaco. Originaire de Picardie, sa famille s'est installée en Italie au XVIIIe siècle. Il montre très tôt de grandes aptitudes pour la musique, si bien qu'à 15 ans, le prince Honoré III de Monaco l'envoie étudier la composition à Naples. 

Il entre au Conservatorio della Pietà dei Turchini, où il étudie l’harmonie et le contrepoint sous la direction de Pasquale Cafaro. Au bout de quelques années, il y devient répétiteur. 

 

 


façade de l'église du conservatoire

http://it.wikipedia.org/wiki/File:Facciata_Turchini.jpg

 

 

 

Il compose des motets qui lui valent une bonne notoriété en Italie et, bien qu'encore très jeune, il sera même nommé directeur du théâtre de Gênes.

En 1768, il quitte l'Italie pour la France, où il donne des leçons de clavecin, de chant et de composition à Paris. Il fait jouer à l'opéra des morceaux qui le rendent rapidement célèbre. Citons Les Monologues d'Alcide et La cantate de Circé.

Son succès retentit jusqu'à Versailles, où il entre à la cour sous le nom de "Langlois". Vers 1780, il donne des cours de clavecin et de piano-forte, cette toute récente invention, à la reine Marie Antoinette. 

 

En 1784, il est assez intime avec le grand Sacchini pour recevoir ce petit message:

 

Paris 23 mai 1784,

Mon cher Langlé, je te prie de remettre l'argent à mon domestique, il sera en bonnes mains. Soldato, fameux traiteur, s'apprête à bien nous traiter et attend nos ordre ou ceux de Viotti pour savoir la qualité et la quantité des mets et notre goût. Je ne puis aller chez Madame Senary ce matin, ayant des empêchements, mais Dimanche prochain je ne manquerai pas et j'aurai beaucoup de plaisir à passer un temps plus long avec vous. Si vous allez à l'Opéra ce soir, peut-être que j'y viendrai, parce que je suis heureux d'entendre la Gavaudan au théâtre. Adieu, cher Langlé, je suis toujours votre ami et serviteur. 

 

A cette période, Langlé et Viotti participent aux séances de musique à Trianon, où ils accompagnent Marie Antoinette au clavecin et au violon.

 

En 1784, le baron de Breteuil institue l'Ecole Royale de Chant et de Déclamation. Langlé y est nommé professeur de chant, fonction qu'il gardera jusqu'aux transformations de la Révolution.

Lors de la création du Conservatoire en 1795, Langlé y travaille comme bibliothécaire. Il y restera jusqu'en 1802. 

Le musicien connut aussi des revers en produisant certains opéras qui ne recueillirent aucun succès. Certains contemporains se sont montré très durs envers lui, lui déniant tout génie. Mais les critiques s'accordent sur les qualité de ses oeuvres didactiques. Son Traité d’harmonie et de modulation, publié en 1795, fait l'unanimité.

Le musicien passe la fin de sa vie dans son domaine de Villiers le Bel, à cultiver amoureusement ses plantes, car le jardinage est devenu pour lui une véritable passion. 

 



http://i55.servimg.com/u/f55/18/70/17/16/13

 


Il meurt à Villiers-le-Bel le 20 septembre 1807, et repose à Paris, au cimetière du Père Lachaise. 

 

 

 



26/03/2014
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