et si marie antoinette...

et si marie antoinette...

Les lettres à Madame de Lamballe, toutes fausses?

Eh oui... Cette question qui peut paraître radicale, nous sommes tout à fait en droit de nous la poser... Il est en effet envisageable que, sur l'ensemble des lettres que recensent les biographes de Madame de Lamballe, pas une seule ne soit authentique.

 

Mais comment est-ce possible, me demanderez-vous...? 

 

Vous comprendrez mieux l'épineuse situation après une petite remise en contexte. D'abord, il faut que je vous présente Monsieur Feuillet de Conches:

 

 

 

Félix-Sébastien Feuillet de Conches (1798-1887) fut chef du protocole de Louis-Philippe, maître des cérémonies de Napoléon III, diplomate, journaliste, écrivain et collectionneur français. C'est cette dernière casquette qui nous intéresse le plus. En effet, ses contemporains déjà s'interrogèrent sur la provenances de certaines de ses pièces.

 

Curieux de tout, Monsieur Feuillet de Conches aimait les raretés au point d'en confectionner lui-même. C'est ce qu'il fit avec les lettres de Marie Antoinette, il inonda le marché d'écrits de son cru

 

Ce qui corse l'affaire, c'est que toute la matière rassemblée par ce spécialiste n'est pas douteuse, loin de là. C'est ainsi que ses documents inédits publiés en plusieurs tomes nous offrent, au milieu des apocryphes, quantité de lettres authentiques.

 

Et c'est là que, pour nous, le tableau se brouille encore davantage:  Félix-Sébastien Feuillet de Conches connaissait très bien le style de la reine ainsi que son écriture, et qu'il émaillait ses productions d'expressions authentiques. Voici un exemple de sa technique:

 

 


 

 

L'extrait d'en haut est issu d'une lettre du fonds de Monsieur de Conches alors que celui du dessus provient d'une lettre écrite par Marie Antoinette à Madame de Polignac en décembre 1789 (ou 90, selon les sources) que nous avons déjà évoquée.  J'aime a etre tranquille sur tout ce qui m'interesse, dit la reine à son amie. Le faussaire recopie gentiment la phrase avec ses fautes en y incluant, comble de cynisme, le "a" que Marie Antoinette a ajouté par la suite, à la relecture. 

 

Heureusement pour nous, ce procédé, pour sagace qu'il soit, a ses limites, et l'excentrique scribe a commis une erreur fondamentale: il n'a pas tenu compte de l'évolution que les années ont apportée à l'écriture de la reine et la fait calligraphier ses lettres de jeunesse aussi clairement que ses messages de maturité. 

 

Or, voici à quoi ressemblent les premiers échanges entre Marie Antoinette et sa mère:

 

 


 


 

http://maria-antonia.justgoo.com/f117-ecrits-et-compositions-de-marie-antoinette

 

 

Oups, n'est-ce pas? Eh oui... en arrivant en France, la jeune archiduchesse autrichienne souffrait de graves lacunes en français, en orthographe, en grammaire et en écriture. Un fait auquel, accoutumé à la correspondance de la reine adulte,  l'ingénieux forgeur n'a pas pensé...

 

Mais tout cela nous a un peu éloignés de la princesse de Lamballe...

 



06/07/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres