et si marie antoinette...

et si marie antoinette...

Fersen et Marie Antoinette... Furent-ils amants? (2)

 

Pour tenter de débrouiller l'écheveau, voici une petite biographie du comte, la plus neutre et sans commentaires possible. Hans Axel de ou von Fersen, fils du feld-marechal Fredrik Axel de (ou von) Fersen et de la comtesse Hedwige Catherine de la Gardie, est né à Stockholm le 4 septembre 1755. 

 

A l'âge de 15 ans, il est envoyé par son père dans un tour à travers l'Europe. C'est ainsi qu'il prendra l'habitude de consigner ses impressions et commentaires sur de petits papiers pour en constituer un journal. Pendant ce voyage formatif de 4 ans, il étudie à l'école militaire de Brunswick, à Turin, ainsi qu'à Strasbourg.

 

 En 1774, il termine son expédition par la Cour de France, où son arrivée est attendue avec le plus vif intérêt par tous les Suédois présents. En effet, Gustave III, souverain francophile, désire renforcer l'amitié entre les deux pays. Le jeune Axel, très bien de sa personne, est donc présenté à la famille royale. Un peu plus tard, il reverra la jeune dauphine, Marie Antoinette, au cours d'un bal masqué.

 

 

Axel de Fersen jeune

http://www.carmagnole-liberte.fr/calendrier/11-25.html

 

 

Le 12 mai 1774, il quitte Paris pour Londres et revient en Suède au début de l'année 1775 pour prendre part à la vie de Cour aux côtés de Gustave. Mais la carrière militaire l'attire plus que tout. En 1778 , il quitte donc son pays en paix pour chercher à l'étranger une guerre où s'illustrer. Il se rend à Londres, puis à Paris et à Versailles, où il est présenté aux nouveaux souverains, Louis XVI et Marie Antoinette. La reine, alors enceinte de son premier enfant, entoure de prévenances le jeune comte suédois.

 

Au cours de l'hiver 1779, il mène une vie mondaine en France, fréquentant la cour, le jeu de la reine et multipliant les conquête féminines. Mais ces plaisirs n'ont pas diminué ses ambitions militaires. Après un premier départ déçu, Fersen, au prix de fébriles insistances, est nommé colonel attaché à l'infanterie allemande, et s'embarque enfin pour les Amériques en mars 1780.

 

Sous les ordres du comte de Rochambeau, Axel de Fersen participe alors à la guerre d'Indépendance américaine, où il s'illustrera au siège de Yorktown. En récompense de ses campagnes, il recevra différents honneurs : il sera nommé colonel titulaire dans l'armée suédoise, chevalier de l'ordre de l'Epée et lieutenant-colonel en service aux chevau-légers du roi. Le roi de France le fait colonel en second au régiment Deux-Ponts et chevalier de l'ordre pour le Mérite militaire.

 

En septembre 1783 il est fait colonel propriétaire du régiment Royal-Suédois, à la demande du roi Gustave III, appuyée par Marie Antoinette. Grâce à son roi, Fersen obtient aussi de la France une pension de vingt mille livres. 

 

 

Gustave III par Alexander Roslin

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Alexander_Roslin_-_Gustav_III.jpg

 

Le comte de Fersen accompagne Gustave en Italie et en France, où les Suédois sont reçus avec faste. Pendant quelques années, il se partagera ainsi entre le service à son roi, la vie régimentaire et les mondanités. En 1787 le comte est nommé capitaine-lieutenant aux gardes du corps du roi de Suède, et prendra donc part avec Gustave III à la malheureuse campagne de Finlande contre les Russes.

 

1789 est l'année de tous les remous : un différend très grave oppose le père de Fersen à Gustave et Axel est déchiré. En France, l'orage éclate. Le roi Gustave ne fait pas confiance à son ambassadeur, Erik de Staël, époux de Germaine Necker et beau-fils du ministre, qu'il trouve trop favorable aux idées de la révolution. Axel de Fersen servira donc d'émissaire entre le roi de Suède et les souverains français. 

 

A ce titre, en 1791, il aide à monter le voyage de Louis XVI à Montmédy. Il consacre des mois à ces préparatifs, aidé par un couple d'amis dont la femme est sa maîtresse, Quintin Craufurd et Eleonore Sullivan. C'est Axel qui fait sortir la famille royale des Tuileries et l'accompagne jusqu'au relais de Bondy. Malheureusement, l'expédition s'achève en catastrophe à Varennes. Désorienté, le comte de Fersen retrouve les Craufurd à Bruxelles où il fait sa cour à la soeur de Marie Antoinette, Marie Christine, et aux frères de Louis XVI, Provence et Artois.

 

Il part ensuite pour Aix-la-Chapelle y prendre les ordres de Gustave, qui l'envoie à Vienne pour tenter d'y gagner l'empereur à la cause des souverains français. Nouvel échec cuisant. Mais le camp suédois ne désarme pas: en février 1792, Axel de Fersen se rend à Paris, bien que sa tête y soit mise à prix, et rencontre en secret le roi et la reine, muni d'un nouveau projet d'évasion... que Louis XVI refuse. 

 

Le 16 mars 1792, Gustave III est assassiné. Les souverains français perdent avec lui leur plus fidèle allié, et Fersen un véritable ami. Le 20 avril, la France déclare la guerre à l'Autriche. Aux Tuileries, les conditions se dégradent. Marie Antoinette voudrait qu'une coalition des puissances européennes fasse peur aux révolutionnaires. Fersen se lance alors dans l'élaboration du Manifeste de Brunswick, qui a des répercussions funestes : l'assaut du château et l'emprisonnement de la famille royale au Temple. 

 

La décapitation de Louis XVI, le 21 janvier 1793, désespère Fersen, et il redouble d'activités pour sauver les survivants. Mais toutes ses tentatives ne peuvent empêcher l'exécution de Marie Antoinette, le 16 octobre de la même année. Anéanti, le comte reste un temps avec ses amis, Quintin et Eleonore, mais la mort de son père le rappelle en Suède. Il propose à Eleonore Sullivan de l'épouser, mais elle lui préférera Quintin Craufurd. 

 

 

Portrait dit d'Eleonore Sullivan

http://maria-antonia.justgoo.com/t439-le-couple-craufurd

 

Axel de Fersen rentre donc en Suède, où l'avènement de Gustave IV le restitue dans ses fonctions et dignités. Nommé plénipotentiaire, il rencontre Napoléon le 28 novembre, une visite qui le mortifie. Il est nommé Grand Maréchal du Royaume, ministre et chancelier d'Uppsala en 1801. Mais lorsque Gustave IV décide de partir en guerre contre la Prusse, Axel s'y oppose. Il perd ainsi la faveur royale.

 

Jusqu'à la fin de sa vie, Fersen occupe de hautes fonctions en Suède tout en étant l'objet de critiques de plus en plus virulentes. Malgré une liaison avec une très jeune femme, sa vie semble s'écrire au passé : sombrant dans la nostalgie, il commémore tous les grands événements qui ont vu l'agonie de la monarchie française, se focalisant principalement sur les reliques de la reine Marie Antoinette. 

 

En juin 1810, le prince héritier de Suède meurt. La rumeur accuse Axel de Fersen de l'avoir empoisonné. Le 20 juin 1810, conformément à sa charge, le comte escorte le corps du défunt dans Stockholm. La foule l'attrape, le mutile, le piétine et le lynche, sous les yeux de troupes qui n'interviennent pas. 

 

C'est vraiment dur de rester neutre...

 

 



08/01/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres